🇪🇨Pourtant, que la montagne est belle...

Quito est situĂ© tout près du volcan Pinchicha (qui a d’ailleurs donnĂ© son nom Ă  la rĂ©gion).

Ce volcan a deux principaux sommets, le Rucu Pinchicha qui est Ă©teint depuis longtemps, et le Guagua Pinchicha, qui lui est toujours en activitĂ© (la dernière Ă©ruption remonte Ă  1999). J’ai voulu vĂ©rifier si Jean Ferrat disait vrai et tenter l’ascension du Rucu, histoire de voir ce que ça donne vu d’en haut.

p6298351.jpg Pour commencer, il faut prendre le tĂ©lĂ©phĂ©rique qui part de Quito et dĂ©pose tout le monde Ă  4100m (bien sĂ»r il faut arriver au tĂ©lĂ©phĂ©rique d’abord, donc prendre le bus et tout ce qui va avec mais je vais pas la faire Ă  chaque fois non plus). Une fois sur place, il suffit de suivre le chemin qui mène au sommet du Rucu, qui culmine Ă  4700m. Facile, non?

Sauf que… mĂŞme après 5 jours Ă  Quito (environ 2800m), mon organisme n’est pas encore bien au point pour supporter l’altitude. Et puis c’est quand mĂŞme haut - pour donner une idĂ©e, la majoritĂ© des refuges pour monter le Mont Blanc sont en dessous de 4000m. Du coup, les premières minutes sont plus que difficiles, et j’ai l’impression que mes poumons vont exploser Ă  chaque pas. Mais petit Ă  petit je m’habitue, mes bras se mettent Ă  balancer en cadence et je suis parti pour la montĂ©e. 100m, une photo, 100m, un gâteau sec, 100m, une gorgĂ©e d’eau, 100m, une petite pause pour reprendre mon souffle.

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La vue est magique - le matin les nuages ne sont pas encore levĂ©s et la vue est bien dĂ©gagĂ©e sur les sommets enneigĂ©s des Andes. Chaque dĂ©tour de sentier rĂ©vèle un nouveau panorama, et en 1 heure j’ai rempli une première carte mĂ©moire :) La flore est rare mais jolie - et surtout, quel silence, quel calme, quelle sĂ©rĂ©nitĂ©… Je tutoie les nuages qui se glissent mollement entre les sommets.

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Après presque deux heures de marche, la situation se corse un peu - le chemin se perd au milieu des cailloux et des zones sableuses et je commence Ă  vraiment galĂ©rer. Il y a des passages un peu techniques oĂą je passe tant bien que mal Ă  4 pattes accrochĂ© aux rochers… En plus de ça, les nuages sont arrivĂ©s, le vent aussi et il commence Ă  faire plus que frais. Après plus de trois heures de marche, je n’ai plus beaucoup d’eau, les cuisses me brĂ»lent et j’arrive Ă  une sorte de cul-de-sac. On dirait que le sentier continue en via ferrata, mais je prĂ©fère m’arrĂŞter et pique-niquer sur place avant de redescendre. Après analyse du GPS, il semblerait que j’aie mangĂ© mon sandwich Ă  4604 mètres d’altitude! :)

La descente est forcément plus facile. Malgré tout à mi-chemin je me chope subitement une violente migraine et de temps à autre je vois des points colorés danser devant mes yeux - il était temps que je redescende! Une fois en bas du téléphérique, tout va mieux et je rentre à mon hôtel, épuisé mais heureux.

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PS: pour les amateurs de montagne, la trace GPS de la balade:

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PS2: pour les amateurs de double débrayage et de diesels qui fument, une petite vidéo du bus de ce matin: