Quito est situĂ© tout près du volcan Pinchicha (qui a d’ailleurs donnĂ© son nom Ă la rĂ©gion).
Ce volcan a deux principaux sommets, le Rucu Pinchicha qui est Ă©teint depuis longtemps, et le Guagua Pinchicha, qui lui est toujours en activitĂ© (la dernière Ă©ruption remonte Ă 1999). J’ai voulu vĂ©rifier si Jean Ferrat disait vrai et tenter l’ascension du Rucu, histoire de voir ce que ça donne vu d’en haut.
Pour commencer, il faut prendre le téléphérique qui part de Quito et dépose
tout le monde Ă 4100m (bien sĂ»r il faut arriver au tĂ©lĂ©phĂ©rique d’abord, donc
prendre le bus et tout ce qui va avec mais je vais pas la faire Ă chaque fois
non plus). Une fois sur place, il suffit de suivre le chemin qui mène au
sommet du Rucu, qui culmine Ă 4700m. Facile, non?
Sauf que… mĂŞme après 5 jours Ă Quito (environ 2800m), mon organisme n’est pas encore bien au point pour supporter l’altitude. Et puis c’est quand mĂŞme haut - pour donner une idĂ©e, la majoritĂ© des refuges pour monter le Mont Blanc sont en dessous de 4000m. Du coup, les premières minutes sont plus que difficiles, et j’ai l’impression que mes poumons vont exploser Ă chaque pas. Mais petit Ă petit je m’habitue, mes bras se mettent Ă balancer en cadence et je suis parti pour la montĂ©e. 100m, une photo, 100m, un gâteau sec, 100m, une gorgĂ©e d’eau, 100m, une petite pause pour reprendre mon souffle.
La vue est magique - le matin les nuages ne sont pas encore levĂ©s et la vue est bien dĂ©gagĂ©e sur les sommets enneigĂ©s des Andes. Chaque dĂ©tour de sentier rĂ©vèle un nouveau panorama, et en 1 heure j’ai rempli une première carte mĂ©moire :) La flore est rare mais jolie - et surtout, quel silence, quel calme, quelle sĂ©rĂ©nitĂ©… Je tutoie les nuages qui se glissent mollement entre les sommets.
Après presque deux heures de marche, la situation se corse un peu - le chemin se perd au milieu des cailloux et des zones sableuses et je commence Ă vraiment galĂ©rer. Il y a des passages un peu techniques oĂą je passe tant bien que mal Ă 4 pattes accrochĂ© aux rochers… En plus de ça, les nuages sont arrivĂ©s, le vent aussi et il commence Ă faire plus que frais. Après plus de trois heures de marche, je n’ai plus beaucoup d’eau, les cuisses me brĂ»lent et j’arrive Ă une sorte de cul-de-sac. On dirait que le sentier continue en via ferrata, mais je prĂ©fère m’arrĂŞter et pique-niquer sur place avant de redescendre. Après analyse du GPS, il semblerait que j’aie mangĂ© mon sandwich Ă 4604 mètres d’altitude! :)
La descente est forcément plus facile. Malgré tout à mi-chemin je me chope subitement une violente migraine et de temps à autre je vois des points colorés danser devant mes yeux - il était temps que je redescende! Une fois en bas du téléphérique, tout va mieux et je rentre à mon hôtel, épuisé mais heureux.
PS: pour les amateurs de montagne, la trace GPS de la balade:
PS2: pour les amateurs de double débrayage et de diesels qui fument, une petite vidéo du bus de ce matin: