Isabela est une des îles les plus ‘jeunes’ des Galapagos, et possède pas moins de 5 volcans actifs.
Je ne sais pas pourquoi mais voir des volcans ça me botte bien, donc avec quelques comparses on s’est mis en tête d’aller faire la balade classique en haut du Sierra Negra , et si possible de son voisin le Chico.
La solution simple c’est de prendre un tour à son hôtel: on paye 30 ou 40$, on pose ses fesses dans un bus, on monte avec un guide, on prend les photos et on redescend. Mais franchement, les tours organisés on en a un peu notre claque, et puis rien que de voir les bus rempli de touristes en route vers le volcan, ça nous démoralise. Les voyageurs aiment à croire qu’ils sont différents et qu’ils valent mieux que les autres touristes… mais j’ai mon petit avis sur la question :)
Du coup, on boit des bières et on se fignole un plan aux petits oignons: on va louer des vélos, les mettre dans un pickup, monter jusqu’au sentier du volcan, faire la balade, et redescendre ensuite. Tout le monde nous répète que le volcan fait partie du Parc National des Galapagos, et que par conséquent on ne peut pas le visiter sans guide. Peut être bien, mais après tout, nous, on est différents, pas vrai?
Donc nous voilà partis. Arrivés au pied du sentier, il y a un checkpoint avec la police et un garde. Ah, tiens, tiens… Il y a justement un groupe qui passe, marchons quelques mètres derrière comme si de rien n’était. Au bout de 30 secondes, le garde nous court après: vous n’avez pas le droit d’y aller sans guide. Mais enfin monsieur l’agent, y’a pas de problème, on est avec le groupe là bas, et il faut vraiment qu’on y aille sinon on va les perdre. Et c’est reparti. 5 minutes plus tard, le même garde nous retombe dessus: je viens de vérifier le registre et ce guide a un groupe de 4 personnes, et avec vous ça fait 7 - par conséquent vous n’avez pas de guide, donc vous ne pouvez pas monter. Changement de stratégie: tiens donc? Il faut un guide? Mais personne ne nous l’avait dit!
Nous voilà revenus au point de départ… On tente le tout pour le tout: on s’approche d’un groupe qui écoute son guide, et on explique notre situation: en gros, est-ce qu’on peut s’incruster dans votre groupe, parce que voilà nous on voulait redescendre en vélo, on savait pas qu’il fallait un guide, et blablabla. Après quelques minutes de négociations, le guide accepte et nous voilà enfin partis.
Le chemin est très boueux et assez pentu, et il y a un brouillard qui fait qu’on y voit pas à un mètre. Au moins, ça permet de se débarrasser rapidement des quelques relous qui préfèrent renoncer. Par contre, je crois que j’aurais du attendre pour aller à la laverie, parce que là je suis bon pour y retourner. Une heure et demi après, on est au bord du cratère, et… superbe vue peut être, mais avec le brouillard, on y voit toujours rien.
Alors en avant pour la suite, et cap sur le volcan Chico. Au fur et à mesure qu’on fait le tour, les nuages se lèvent et on peut bientôt commencer à apprécier le paysage, vraiment magnifique. Le cratère fait 12 kilomètres de large, et c’est de la lave à perte de vue, avec quelques nuages qui s’accrochent au rebord… Impressionnant.
Après la pause pique-nique, on s’attaque au Chico proprement dit. C’est un cône parasite du Sierra Negra: la lave qui ne pouvait pas s’échapper par le cratère principal a trouvé un autre chemin pour sortir, et a créé un autre volcan à côté. Là, la vue est vraiment exceptionnelle: juste quelques cactus, des champs de lave, des tunnels de lave effondrés, des monticules de matière volcanique de toutes les couleurs à cause de l’érosion… La marche est difficile: sous un soleil de plomb, soit sur du sable très fin qui glisse, soit des cailloux qui roulent, ou de la lave qui coupe… Les trois litres d’eau par personne ne seront pas de trop mais ça valait vraiment le coup de se donner du mal!
Après avoir profité de la vue, on fait demi-tour et on retourne au début du
sentier. Le reste n’est qu’une formalité, on redescend à toute bringue, non
sans faire un petit détour à la Cueva de Sucre - un tunnel de lave immense
de plusieurs centaines de mètres de long, qu’on explore à la lampe frontale.
Et en sortant du tunnel, je calcule mal mon coup et je m’ouvre le crâne en 2
endroits… c’est un peu gluant et mes cheveux s’en vont par poignées (pas
cool, il m’en reste déjà plus beaucoup…). Après une petite vérification par
mes collègues il semblerait que ce ne soit pas si grave, donc on remonte sur
les vélos, on continue la descente et on s’achète des bières qu’on file se
boire sur la plage à la fraîche. Sacrée journée!
PS: je n’ai pas de commotion cérébrale et tout va bien, merci ;-) J’ai eu deux belles croûtes qui sont presques disparues maintenant, à peine quelques jours après.