🇵🇪Ollantaytambo, dans la vallée sacrée

J’ai pris le parti de quitter Cuzco et d’aller dormir à Ollantaytambo, un petit village situé à 2 heures de route dans la vallée sacrée des Incas.

Il se trouve que c’est aussi de cet endroit que partent aussi les trains peu chers à destination du Machu Picchu, ce qui me permet de faire d’une pierre deux coups.

Pour aller à Ollanta (le petit nom que les locaux utilisent) il faut prendre un colectivo , moyen de transport hybride entre le taxi et le minibus, qui ne part que quand il est plein. Coup de chance, lorsque j’arrive, il y en a un qui attend avec une dizaine de personnes dedans. Mon sac est arrimé sur le toit, et moins d’une demi-heure plus tard, je suis en route!

p8140299.jpg Il y a un pilote aux commandes et les petits villages et les paysages défilent à vitesse grand V. J’arrive finalement à Ollanta à peine avant midi, je dépose mes affaires dans une auberge et je file me promener et chercher quelque chose à manger (la route, ça creuse). Pour la petite histoire, le drapeau arc-en- ciel qui flotte un peu partout dans le coin, ce n’est pas pour montrer un quelconque support à la communauté gay, c’est le drapeau inca.

En quelques minutes je suis sous le charme: Ollanta compte à peine 2000 habitants et est surplombé par des ruines impressionnantes, dont les terrasses servaient à la fois pour l’agriculture et les pratiques religieuses (notamment les sacrifices humains). C’est calme et reposant, ça change de Cuzco… En contrebas, le village est un entrelacs de petites rues pavées parcourues par des canaux d’irrigation, le tout entouré de montagnes majestueusement imposantes. Il faut savoir que les Incas (comme beaucoup de civilisations andines) vénéraient les montagnes qui étaient pour eux la “personnification” des dieux. Il y a notamment une montagne au flanc de laquelle une formation rocheuse semble dessiner un visage (en bas à droite sur la dernière photo). Il se trouve que le soleil (fondamentalement important pour les Incas) en fait exactement le tour entre le solstice d’été (21 juin) et l’équinoxe d’automne (21 septembre). Halala, c’est tout d’même bien fait.

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Bon, ce ne sont que des vieilles pierres, mais les ruines sont vraiment chouettes, et sont une nouvelle occasion d’admirer le talent des Incas à empiler des trucs à flanc de montagne pour construire des lieux de culte. Les murs sont parfaitement ajustés, non seulement en hauteur et en largeur, mais aussi en profondeur, c’est bien orienté, on a une belle vue, tout ça. L’endroit a par ailleurs été le lieu d’une bataille entre Incas et Espagnols: Manco Inca (le demi-frère de Huascar et Atahualpa) s’est retranché dans les hauteurs après avoir fui Cuzco et a infligé une sévère défaite à Hernando Pizarro (qui lui est le demi-frère de Fernando), en arrosant son armée de flèches et de rochers du haut de la forteresse. Manco a ensuite utilisé le système de canaux pour détourner le cours de la rivière Urubamba et inonder la plaine, ce qui a mis en déroute l’armée de Pizarro. Bon, ensuite les Espagnols sont revenus quatre fois plus nombreux et lui ont mis une grosse rouste, mais c’est quand même la classe.

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p8140348.jpg En plus de ça, je suis rentré dans les ruines à mon insu en me promenant autour du village et je n’ai donc pas payé mon ticket (qui était probablement hors de prix, ou alors dépendant de ce foutu boleto turistico) - ce qui a rendu la visite d’autant plus agréable :) Tout ça m’a bien redonné la pêche, et les bus de touristes qui arrivent en masse dans l’après-midi n’ont pas réussi à saper mon enthousiasme. Demain, je pars pour Aguas Calientes, la ville-champignon qui n’existe que parce qu’elle est au pied du Machu Picchu. J’en serais presque impatient, tiens…