Argentine, me voilà!
Je pars de Tupiza pour Villazón à la frontière argentine, accompagné de quelques personnes avec qui j’ai fait l’excursion au salar d’Uyuni. Pour ce qui est des tampons de sortie du territoire bolivien, ça ira assez vite - on ne peut pas en dire autant du côté argentin, où on attendra une bonne heure. Mais comme l’Argentine a une heure de décalage avec la Bolivie, on va dire que ça se tient :)
Premier contact avec l’Argentine: un panneau qui revendique les îles
Malouines, que le pays se dispute avec le Royaume-Uni (ce qui a même suscité
une guerre entre les deux
pays au début des années
80 - qui a précipité la chute de la junte militaire au pouvoir en Argentine).
Après un bon kilomètre de marche, on arrive à la gare de bus de La Quiaca, où
on se fait véritablement agresser par les rabatteurs des compagnies de bus qui
veulent tous nous vendre leur bus comme étant le meilleur, le plus direct, et
non celui du voisin il est moins bien et il va falloir changer de bus en
route, et patati et patata… Manque plus qu’un peu de musique à la con avec
de la flûte de Pan vomie par les hauts-parleurs et je me croirais au Pérou.
Prix argentins, round 1: un trajet de bus de 5 heures coûte 6 fois plus cher
qu’un trajet de bus de 8 heures en Bolivie. Outch.
Une fois nos tickets en poche, on essaye de se trouver à manger (ce qu’on n’a pas fait depuis le matin alors qu’il est déjà 15h). Et c’est un échec - il n’y a rien de sérieux à se mettre sous la dent, donc tant pis, je déjeunerai d’un paquet de chips dans le bus… Prix argentins, round 2: le paquet de chips coûte le prix d’un repas plus que copieux en Bolivie. Aïe aïe aïe, ce pays va faire mal à mon budget! Pour information, il y a une inflation terrible en Argentine, et les prix ont en moyenne été multipliés par 2 en un an.
Il faut reconnaître que le bus est confortable (il y a même la clim!) et il y a des jolies choses à voir en chemin (il vaut mieux parce qu’on se traîne comme pas possible). Évidemment c’est moins rigolo quand la douane nous arrête en chemin, nous fait tous descendre et vide la soute pour un contrôle anti- drogues. Ils nous font la totale avec chien renifleur, contrôle des sacs et tout le toutim. Apparemment cette route est prisée des trafiquants de cocaïne. Et bien…
La nuit est tombée depuis un moment quand j’arrive finalement à San Salvador de Jujuy, mon étape pour la nuit. Avec mon accolyte on se dégote un hôtel (prix argentins, round 3… j’arrête là, je vais pas la faire à chaque fois!) et on part se promener un peu et se dégoter un truc à manger. Jujuy est une ville finalement assez peu intéressante - surtout le dimanche où tout est fermé et il ne se passe absolument rien , exception faite de la messe, bien évidemment.
Pour moi l’Argentine est un véritable choc: les rues sont pleines de voitures individuelles , il y a une grande majorité de blancs , et il y a même des galeries marchandes avec des vitrines qui débordent de produits occidentaux (chaussures, vêtements, etc - le tout correctement étiqueté, avec les prix affichés, et même certains en solde!). La frontière bolivienne est à peine à 300 kilomètres mais j’ai plus l’impression d’être en Espagne qu’en Amérique du Sud…