🇵🇾Don't cry for me Argentina (bis)

Prochaine étape: Puerto Iguazu et ses fameuses chutes, situées tout près des frontières du Paraguay, du Brésil et de l’Argentine.

Au petit matin je monte donc dans un bus, direction Ciudad del Este, ville frontalière avec le Brésil d’où je pourrai retourner en Argentine.

Pas grand chose à dire du trajet en bus, qui n’a duré qu’une heure de plus que le temps annoncé, ce qui est relativement remarquable vu qu’on s’est arrêtés tous les 500m pendant tout le trajet. Le point culminant a été quand un espèce de vieux fou qui sent mauvais est monté et est venu s’asseoir à côté de moi. En plus de ça, il s’est mis en tête de s’approprier l’accoudoir en me filant force coups de coude et de genoux - évidemment, lorsque j’ai manifesté mon mécontentement, il s’est mis à baragouiner des trucs en guarani que j’ai absolument pas compris. Heureusement il est descendu à la moitié du chemin… non sans déposer un petit souvenir sur le siège sous la forme de traces noirâtres à l’odeur toujours assez nauséabonde. À tel point que l’assistant du bus est allé chercher le désodorisant des toilettes pour en asperger copieusement le siège. Así es Paraguay , je suppose…

Finalement, j’arrive à Ciudad del Este. Il fait une chaleur accablante donc j’ai pour objectif de quitter l’endroit le plus rapidement possible. Le problème est que les gens parlent beaucoup portugais et font semblant de ne pas comprendre quand je parle espagnol (ce qui est probablement le cas de toute façon). Comme j’ai entendu dire qu’il faut passer par le Brésil pour aller en Argentine, je monte dans un bus pour “Foz do Iguaçu”, la ville brésilienne de l’autre côté de la frontière. Bien évidemment on m’assure que le bus continue vers l’Argentine, pas de problème.

Ben tiens.

Un kilomètre plus tard, le bus s’arrête et on m’informe que la frontière c’est au bout de l’avenue, juste avant le pont là-bas. Il faut que je garde mon ticket et on me reprendra après le poste d’immigration. Fort bien, en route… Ce qu’il faut savoir c’est que Ciudad del Este c’est le supermarché de la contrebande pour les Brésiliens (et les Argentins aussi, pas de jaloux). Partout en ville - et notamment le long de la grande avenue qui va a la frontière - des gars vendent appareils photo, lecteurs MP3, tshirts, ordinateurs portables, arbres de Noël lumineux, j’en passe et des meilleures. Le tout évidemment contrefait, ou tombé du camion, ou… Vous voyez l’idée. Au milieu de tout ça, il y a des taxis motos qui convoient les Brésiliens de l’autre côté de la frontière (il y a tout le temps des bouchons monstres, donc en moto ça va plus vite) avec des sacs énormes contenant leurs petites emplettes. Me voilà donc au milieu de tout ça, à marcher jusqu’à la frontière (qui est d’ailleurs assez loin), en plein soleil, harcelé par les revendeurs tous les 3 pas.

p1010984.jpg Je réussis tant bien que mal à trouver le bureau d’immigration où on me met le tampon de sortie du Paraguay, et j’attends à l’entrée du pont sous une sorte de péage que le bus arrive. Il y a d’autres personnes qui attendent, alors j’en profite pour leur demander… J’obtiens pour toute réponse “Ola todo bem braziléou foutchebôl”. Comme je suis un garçon perspicace, j’en déduis qu’ils sont brésiliens et je me rabats sur le policier le plus proche. Qui me confirme qu’il y a bien un bus qui va en Argentine, qu’il est jaune, mais qu’il s’arrête pas ici. Et ben, je suis pas sorti d’affaire moi…

Vingt minutes plus tard, un minibus BLANC arrive, avec devant un panneau “Argentina”. Hallelujah, je suis sauvé. Une fois à l’intérieur je me sens tout de suite mieux: je comprends ce que les gens disent, et ils me comprennent aussi. Ça fait du bien. Je montre mon ticket au contrôleur qui rigole grassement en me disant que ça c’est pour aller au Brésil et que c’est pas valable parce que là on va en Argentine. Chouette, il me restait justement un peu de monnaie du Paraguay, donc je peux racheter un autre billet…

p1010985.jpg Ensuite ça a été plutôt simple. On a mis une heure pour traverser le pont à cause des embouteillages (l’occasion d’admirer le paysage pendant que des mecs essayaient de nous vendre des trucs de contrebande par les fenêtres du bus), on est passés au Brésil sans s’arrêter à la douane, on a traversé Foz do Iguaçu pour finalement arriver à la frontière argentine où j’ai reçu un nouveau tampon sur mon passeport… et enfin, victoire suprême, je suis descendu du bus sain et sauf à Puerto Iguazu. Une demi-heure plus tard, j’avais fait un plongeon dans la piscine de mon hôtel et je profitais de ma bière, bien méritée une fois de plus :)