La Patagonie, c’est beau, mais c’est loin.
Je vais mettre 28 heures à remonter jusqu’à Bariloche, dans la région des lacs.
Bariloche est réputée pour la beauté des paysages environnants… Lacs, montagnes, rivières… que je ne verrai malheureusement que très peu. Vous avez déjà entendu parler du volcan Puyehue? C’est ça, celui qui est entré en éruption il y a 3 mois, causant pas mal de problèmes et l’annulation de nombreux vols… Il est toujours actif et envoie toujours de la cendre dans les airs. Même s’il est situé au Chili, les vents amènent cette cendre du côté argentin de la région des lacs, notamment à Bariloche.
Du coup, chaque jour c’est un peu le poker. Au réveil il faut jeter un oeil dehors: les bons jours on voit jusqu’à quelques kilomètres, et les mauvais jours à quelques dizaines de mètres au maximum. Quand il n’y a pas de cendre, ça doit vraiment être très joli. La ville est assez surprenante - il y a un lac immense qui la borde, et des montagnes tout autour. L’hiver c’est aussi une des stations de ski les plus réputées d’Argentine, ce qui explique les chalets en bois et les Saint-Bernard qui trainent dans les rues :)
Malgré la cendre volcanique j’ai réussi à faire quelques balades et à profiter du paysage. La région des lacs porte bien son nom - il y en a des dizaines, qui offrent tous des jolies couleurs et des paysages magnifiques.
J’ai passé presque une semaine à Bariloche, pendant laquelle il y a eu
l’élection présidentielle qui a vu la victoire écrasante de Cristina Kirchner,
présidente sortante qui se réclame du péronisme. Pour ceux qui ne savent pas,
Juan Perón fut président dans
les années 50 et a introduit tout un tas de réformes qui ont relancé
l’économie du pays, malgré des méthodes controversées. Il a laissé un
héritage fort (ainsi que sa femme, la fameuse Evita) qui divise encore les
Argentins aujourd’hui.
Expérience intéressante: le CouchSurfer chez qui je dors est péroniste
jusqu’au bout des ongles. L’occasion d’apprécier le pouvoir du matraquage
médiatique, que j’ai vu à l’oeuvre depuis que je suis dans le pays - difficile
de discuter politique avec un fanatique, sympathique mais un peu endoctriné…
En revanche il a préparé un asado (le fameux barbecue argentin) dans sa
cheminée qui était absolument excellent!
Je quitte Bariloche et la Patagonie en traversant des paysages vraiment étonnants, complètement couverts de cendre volcanique blanche et parsemés de lacs multicolores…
Il n’y a rien de plus difficile à consoler qu’un paysage désolé. (Pierre Dac)