Après six heures de vol je me retrouve de nouveau dans l’hémisphère Nord, à Bogotá.
Je n’avais pas prévu de passer en Colombie mais le billet d’avion le moins cher y avait une escale et j’en avais entendu beaucoup de bien, alors pourquoi pas?
À l’aéroport bien sûr l’ambiance est très différente de ce que j’ai vécu ces derniers mois en Argentine et au Chili: tout est de nouveau désorganisé, et c’est dur de se retrouver dans la jungle des taximen et autres porteurs de pancartes. Je finis par trouver un taxi “officiel” et je me retrouve une petite heure plus tard à mon hôtel en plein dans le quartier historique de la ville, La Candelaria.
Bogotá est située en altitude - c’est la troisième plus haute capitale du monde juste après Quito. Dans le centre, il y a une grande et imposante Plaza de Armas et beaucoup de petites rues pavées avec des maisons en couleur.
En revanche, je découvre que c’est la saison des pluies - le temps est donc gris et les orages sont nombreux… Ce qui a aussi provoqué glissements de terrain et fermetures d’autoroutes sur le chemin de Medellín et de la Zona Cafetera. Je vais donc adapter mes plans pour remonter vers la côte caraïbe en passant à l’est des Andes.
En attendant, je prends le téléphérique pour me rendre en haut du Cerro Monserrate, qui surplombe la ville avec son indispensable église et autres artefacts religieux. De tout en haut, je me rends vraiment compte que Bogotá est une ville immense. Le quartier historique est très petit, et bien évidemment le reste de la ville est beaucoup plus moderne et moins sexy.
J’ai profité des moments de pluie pour visiter le fameux musée de l’or, très impressionnant, et le musée de l’émeraude, qui lui m’a pas mal déçu (c’est plus une bijouterie qu’un musée en fait). J’ai aussi beaucoup aimé le musée Botero - Botero est un peintre colombien très connu pour ses représentations de femmes “girondes”. La Joconde en est un bon exemple :) Et en plus il y a des tas de chefs d’oeuvre d’autres peintres: Picasso, Monet, Dali, Braque, Chagall, Klimt… Un bien bel endroit. À la sortie du musée j’ai assisté à la fameuse relève de la garde, où des hordes de soldats envahissent la ville et font des trucs bizarres avec le drapeau national!
La Colombie a souvent mauvaise réputation - les gens ne connaissent souvent que Pablo Escobar, le baron de la cocaïne qui a plus ou moins dirigé le pays officieusement pendant de nombreuses années. Sa devise était plata o plomo (l’argent ou le plomb): soit tu prends le pot-de-vin et tu fermes les yeux sur les activités illicites, soit tu te prends une balle… Après une longue chasse à l’homme, il a été abattu dans son fief de Medellín il y a presque 20 ans (en 1993). Depuis la justice a repris ses droits, le pays a beaucoup changé, et j’ai rarement senti de l’insécurité ou du danger. Au contraire j’ai beaucoup aimé Bogotá, qui m’a rappellé Quito et les bons moments passés en Équateur. J’ai été agréablement surpris aussi par la gentillesse des Colombiens envers les touristes!