Je reprends le bus, le ferry, et encore deux autres bus pour arriver finalement Ă Monteverde…
ou plus exactement Ă Santa Elena. L’attraction du coin c’est la forĂȘt de nuages (aussi appellĂ©e cloudforest par les experts), que j’ai bien sĂ»r l’intention de visiter!
AprĂšs
une premiÚre journée passée à profiter du temps frais et des douches chaudes
(ça change) je succombe à la tentation et me laisse tenter par LE truc de
touristes du Costa Rica: le fameux “ziplining canopy tour”. En gros ça
consiste Ă se promener dans la forĂȘt sur des cĂąbles tendus entre les arbres.
Je choisis un tour avec 15 cĂąbles, un saut Ă la Tarzan, et surtout le fameux
“Superman” - pour le dernier cĂąble, au lieu d’ĂȘtre assis dans le harnais, on
est accroché dans le dos et on peut faire comme si on volait tel le superhéros
éponyme.
Tout le monde dit que c’est super-gĂ©nial-sensations fortes mais je dois dire que j’ai Ă©tĂ© un peu déçu. Ă part le truc de Tarzan qui rappelle un peu le saut Ă l’Ă©lastique et le Superman (voir la vidĂ©o ci-dessus), le reste ressemble plus Ă une balade dans un parc d’attractions dans lequel il n’y aurait qu’une seule attraction. Mais la vue Ă©tait dĂ©gagĂ©e et j’ai vu un perroquet en libertĂ© dans la forĂȘt (un ara macao, pour mes lecteurs naturalistes).
AprĂšs ce petit fix d’adrĂ©naline, il Ă©tait temps de revenir Ă la nature proprement dite… Et donc je suis parti me promener dans la rĂ©serve naturelle de Santa Elena. Le gars de l’hĂŽtel m’avait dĂ©conseillĂ© d’y aller car apparemment ce n’est pas lĂ qu’il y a le plus d’animaux et de trucs Ă voir, mais j’ai quand mĂȘme vu des singes, des oiseaux… et des insectes pas trĂšs sexy. La particularitĂ©, c’est que les arbres sont recouverts de plantes Ă©piphytes: des plantes qui s’installent et se dĂ©veloppent sur un support (un poteau, un arbre, un fil Ă©lectrique) sans pour autant parasiter leur hĂŽte - puisqu’elles tirent leurs ressources de l’air ambiant.
Petite digression scientifique - il y a trois grands types de forĂȘt “tropicale”:
- la forĂȘt tropicale humide ou forĂȘt Ă©quatoriale (rainforest), avec une vĂ©gĂ©tation haute et dense, un climat chaud et trĂšs humide. On la trouve notamment en AmĂ©rique du Sud (bassin amazonien), au sud de l’AmĂ©rique Centrale, Afrique Ăquatoriale et Asie du Sud-Est.
- la forĂȘt de nuages (cloudforest), gĂ©nĂ©ralement situĂ©e entre 1000 et 3000 mĂštres d’altitude. Elle baigne dans une brume quasi-permanente, ce qui fait que les tempĂ©ratures y varient peu, il y a peu de lumiĂšre et l’atmosphĂšre est saturĂ©e en eau - favorisant le dĂ©veloppement de mousses et autres lichens. C’est un peu la spĂ©cialitĂ© de l’AmĂ©rique Centrale mĂȘme s’il y en a aussi en Afrique et en Asie.
- la forĂȘt tropicale sĂšche (dryforest), qui est la plus rĂ©pandue dans les tropiques. Il y en a beaucoup en AmĂ©rique Centrale et en Afrique - mais c’est aussi le type de forĂȘt qui disparaĂźt le plus rapidement Ă cause de l’homme. Comme le bois est sec, c’est pratique pour le couper et en faire du feu et elle est trĂšs sujette aux incendies.
VoilĂ voilĂ . Donc c’Ă©tait assez chouette de marcher dans la forĂȘt de nuages, parce que les sons sont un peu Ă©touffĂ©s et il n’y avait quasiment personne, ce qui donne l’impression d’ĂȘtre vraiment seul au monde. Et puis maintenant que j’ai fait les trois types de forĂȘt (humide Ă Manuel Antonio, de nuages Ă Monteverde, et sĂšche Ă Montezuma), je peux partir le coeur lĂ©ger vers ma derniĂšre Ă©tape costa-ricaine…