Mon passage du Nicaragua au Honduras aura été l’occasion pour moi de mesurer l’efficacité des fameux chicken bus , moëlle épinière du transport en Amérique Centrale.
J’en
ai déjà un peu parlé: le chicken bus est un ancien bus scolaire américain,
reconverti en transport de passagers. Ils sont généralement peints de toutes
les couleurs et avec un gros klaxon pour essayer de faire peur aux autres
voitures. En revanche les sièges sont d’origine - et comme ils sont prévus
pour des enfants (ou adolescents au maximum), il n’y a pas beaucoup de place.
Surtout quand il y a aussi des gens debout fans l’allée.
L’avantage c’est que dans la région, les trajets sont relativement courts, et que dans le bus on peut acheter à manger, à boire, des journaux, des chewing- gums, des porte-clés, des billets de loterie… soit par la fenêtre, soit aux vendeurs ambulants qui montent régulièrement proposer toutes sortes de choses. Et à l’intérieur, il y a parfois de sacrés personnages…
Enfin
voilà, le chicken-bus c’est comme une société parallèle montée sur roues. Et
c’est très utile, pas cher donc très populaire. Pour rejoindre le Honduras, je
commence facile avec un bus direct pour la frontière. Les formalités se font
facilement et j’entre officiellement dans le pays.
Comme le bus m’est parti sous le nez, j’en profite pour faire une petite pause repas, dans l’incontournable meilleur ami du chicken bus, j’ai nommé le comedor local. Comme son nom l’indique, c’est un endroit où on peut manger situé là où un bus est susceptible de s’arrêter… C’est à dire partout, en fait. 4 planches en bois, un toit en tôle, une mama bien grasse qui ragouille des trucs dans de grosses casseroles, sa fille qui fait le service, la petite- fille qui amène les boissons et hop, l’affaire est dans le sac. Où sont les hommes, vous allez me demander? Bonne question, s’ils sont encore dans les parages ils sont probablement en train de boire de la bière, regarder le baseball, le foot ou siffler les filles depuis l’arrière de leur pick-up. Voire les trois en même temps, tant qu’à faire.
Peu
importe - un autre bus arrive et m’emmène à El Paraiso, d’où je connecte pour
Danli. Je prends ensuite un minibus pour Tegucigalpa, un taxi pour changer de
terminal et finalement un dernier bus pour Zambrano. Ça a l’air compliqué
comme ça mais en vrai il faut juste s’armer de patience et ça marche tout
seul.
À l’arrivée à Zambrano, je dois passer un coup de fil à mon hôte CouchSurfer. Je n’ai pas de téléphone mais après avoir expliqué ma situation à un local avec un chapeau il me prête son téléphone. Mon hôte n’est pas là aujourd’hui et arrivera demain, mais une employée de son hôtel va venir m’ouvrir et me montrer les choses à savoir. Très sympa! Je profite de son hospitalité pour me reposer un peu. Je suis le seul occupant donc il y a de la place. :)
Mon hôte m’emmène ensuite visiter Comayagua, une petite ville à 1h de bus. C’est une chouette ville coloniale avec une jolie cathédrale et des petites églises un peu partout. Elle fut la capitale du Honduras pendant un long moment, de par sa situation stratégique exactement à mi-chemin entre León (Nicaragua) et Antigua (Guatemala); mais aussi entre les Caraïbes et le Pacifique.
Au bout de 5 jours, un autre CouchSurfer arrive.Le garçon est mormon… mais absolument rien à voir avec le dingo rencontré en Équateur, au contraire. Je dois aller à La Ceiba pour prendre le ferry pour l’île d’Utila, et lui va dans la même direction. Il me propose d’y aller ensemble en stop, et comme l’idée me tente bien… C’est parti pour une nouvelle aventure! :)